
ACTUALITÉ
ANDRÉ RABOUD
Si l’œuvre sculptée d’André Raboud dispose d’un renom certain, ses encres sur papier
restent peu connues, voire confidentielles
Pouvant s’appréhender comme les esquisses préparatoires de futures œuvres
plastiques, elles contiennent néanmoins la pureté et la dextérité de la calligraphie
asiatique. Cette comparaison n’est pas que factice, puisque le sculpteur trace ses
esquisses à l’aide d’encre et de pinceaux japonais. Dans ses dessins, peuvent être
perçus le mouvement fluide de la sculpture en devenir. Ce n’est la forme qui
prédomine, mais l’énergie qui se dégagera de l’œuvre future.
Cette exposition lie dessins originaux et sculptures. L’occasion de saisir l’essence d’un
processus créatif.
André Raboud a présenté son œuvre lors de nombreuses expositions en Suisse, en
Europe, en Asie (Japon) et aux Etats-Unis (New-York). En 2017, il reçoit le prix Léonard
Gianadda, décerné par l’Académie des Beaux-Arts de Paris.
Raboud,
l’art souverain de la litote
Le sculpteur André Raboud expose pour la première fois ses encres sur papier et magnifie l’art d’exprimer le plus en montrant le moins.
première fois que je les expose et les soumets à la vente. » Aériennes et lé- gères, les encres de Raboud suggèrent plutôt qu’elles ne délimitent. Partout, l’envolée du pinceau y est jubilatoire, c’est un pas de danse, une arabesque, une initiation au cœur de la confon- dante et merveilleuse simplicité. ■
La sagesse de l’artiste est dans l’économie de moyens, l’art de la litote, l’aisance avec laquelle il circonscrit le monde d’une simple arabesque. C’est, par exemple, le « Rouge baiser » de l’illustrateur René Gruau qui magnifie non seulement le visage au chapeau de l’actrice Audrey Hepburn, mais vante dans le même temps les mérites d’un nouveau rouge à lèvres, avec juste deux traits noirs et une touche de rouge. Or cette sagesse a quelque chose à voir avec l’Extrême-Orient dont l’art calli-
graphique allie l’écriture au dessin, le voir au savoir, la grâce au pinceau.
André Raboud est de cette trempe-là d’artistes. Son œuvre sculptée, connue internationalement, renferme en son cœur la sagesse des mondes que ce voyageur infatigable est allé chercher par-delà les mers et dont il nous resti- tue les épures. « Mes encres, tracées au fin pinceau japonais, sont en effet des esquisses préparatoires en vue d’une réalisation sculpturale à venir.
C’est la première fois que je les expose et les soumets à la vente. »
Aériennes et lé- gères, les encres de Raboud suggèrent plutôt qu’elles ne délimitent. Partout, l’envolée du pinceau y est jubilatoire, c’est un pas de danse, une arabesque, une initiation au cœur de la confondante et merveilleuse simplicité.
Christophe Flubacher
Accrochages
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